L’écologie, nouvel horizon de l’Église

Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille

Peut-on imaginer le futur de l’Église sans écologie ? Pour Mgr Laurent Ulrich, au vu des crises que nous traversons, cela semble désormais impossible.

La crise que nous vivons nous oblige à repenser nos modes de vie, notre rapport à la consommation. Elle rend plus urgente la nécessité d’une véritable conversion à l’écologie, qui pour nous chrétiens peut se nourrir dans une relation renouvelée au Dieu créateur qui nous sauve en Jésus-Christ. Puissions-nous prendre au sérieux cet appel et faire de nos communautés chrétiennes (paroisses, services, mouvements) des creusets où se pense une relation renouvelée à la Création et aux autres. Réjouissons-nous que ces questions rapprochent des chrétiens et des personnes sans référence chrétienne dans un même combat. Osons expérimenter de nouvelles manières de vivre plus cohérentes.

«Tout est lié»

Quand on pense écologie, on pense spontanément au respect de la nature. Si important soit-il, intégrons ce que le pape François développe dans son encyclique Laudato si’. L’attention particulière aux pauvres, aux exclus, à ceux qui souffrent sera une attitude chrétienne décisive pour notre sortie de crise ; et elle devra être durable.

La période de confinement a souligné la détresse des sans domicile fixe, des migrants, des familles dépendant de l’aide sociale ou des associations caritatives ; et ces détresses sont source de violences. N’oublions pas les inégalités à l’échelle de la planète. L’écologie intégrale nous invite à nous tourner vers l’autre, vers tous les autres, et à penser l’avenir autrement. Soyons-en convaincus : malgré ses prouesses, la technique seule ne sauvera pas l’humanité. Chacun de nous est appelé à prendre sa part pour tisser les liens d’une humanité renouvelée et plus fraternelle.

Cultivons le goût de l’autre !

La conversion écologique mobilise notre vie spirituelle. C’est vrai pour chacun de nous et pour tous nos lieux d’Église. Nous sommes invités à nous émerveiller, à contempler la nature, à regarder les autres avec bienveillance, à cultiver la gratitude. Recevoir la nature comme un don, accueillir l’autre comme un présent, c’est déjà guérir de nos rapports de prédation et de nos attitudes de domination pour nous ouvrir au respect, à la tendresse et à la douceur. La prière personnelle ou en famille est importante pour nourrir cette attitude à l’écoute de la parole de Dieu. Nous avons pris l’habitude de courir, d’aller toujours plus vite. Lorsque le confinement nous limite, nous mesurons l’importance des liens entre nous. Rappelons-nous notre vocation à l’amour mutuel. Il est bien plus durable que les biens matériels que nous accumulons !

† Laurent Ulrich, Archevêque de Lille

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10 points pour l’écologie intégrale