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Mag #10
10 – Dixième numéro
Comprendre

Vers la « Clameur de la terre et la clameur des pauvres »

Publié le 8 novembre 2021

À Lourdes, l’Assemblée plénière des évêques de France s’est consacré du mardi 2 au jeudi 4 novembre 2021 à la démarche de l’écologie intégrale. Pendant trois demi-journée, les 120 évêques assistés de leurs 200 invités diocésains ont écouté lors d’ateliers thématiques et de forums la parole des personnes en situation de précarité et celles de leurs accompagnateurs. Ils se sont penchés notamment sur le thème : « Clameur de la Terre et clameur des pauvres », en réponse à l’encyclique du pape François Laudato Si’ (2015).

« Clameur de la Terre, cri des pauvres nous atteignons cette fois-ci l’intuition centrale du pape François « Tout est lié « , sans doute mais avant tout ce double cri de l’humanité et du cosmos. Nous espérons de vous à l’entendre », lance Mgr Éric de Moulins-Beaufort, Président de la Conférence des évêques de France, devant une assemblée de 400 laïcs et évêques dans l’espace Sainte-Bernadette de Lourdes. Ce discours clôt deux jours de réflexion théologique et pastorale sur l’écologie intégrale.

La démarche synodale autour de l’écologie intégrale mis en place au sein de l’Assemblée plénière en novembre 2018, vit sa cinquième et avant-dernière séquence (NDLR. « Cultiver la terre et se nourrir, novembre 2020 ; Produire et créer, quelles empreintes ? », mars 2021). Pascal Balmand, délégué Écologie intégrale à la Conférence des évêques de France (CEF) coordonne depuis plusieurs semaines la session intitulée : « Clameur de la terre, Clameur des pauvres ». Une citation en référence à l’encyclique du pape François, Laudato Si’ sur la sauvegarde de la Maison commune.

Cette séquence de l’écologie intégrale se déroule au moment où les dirigeants mondiaux se réunissent à la COP 26, à Glasgow (Écosse), du 1er au 12 novembre 2021. « Pour cela, nous sommes conscients, que nous devons, nous évêques, nous catholiques, apprendre à écouter toujours mieux celles et ceux qui nous parlent, précise Mgr de Moulins-Beaufort. Nous tenons cette assemblée alors même que se tient la COP 26 à Glasgow. Nous n’avons pas la prétention de décider quoi que ce soit, mais nous espérons bien nous convertir nous-mêmes. »

Comment faire le lien entre précarité et écologie ?

Les évêques poursuivent l’expérience de Diaconia 2013 et de l’Université de la solidarité, en novembre 2017 où des centaines de milliers de chrétiens issus de mouvements, services d’églises, congrégations religieuses et communautés nouvelles s’étaient rassemblés pendant plusieurs jours, à Lourdes. En novembre 2021, une quarantaine de fidèles étaient invités cette fois-ci à témoigner sur le lien entre pauvreté et transformation écologique après avoir préparé leurs interventions pendant plus de deux mois avec le Secours catholique, le réseau Saint-Laurent ou la société Saint-Vincent-de-Paul . Pendant trois demi-journées, les personnes en situation de précarité, premières concernées à être le plus touchées par les dérèglements climatiques ont témoigné des initiatives solidaires au travers d’ateliers ou de forums. L’objectif des ateliers ? Nourrir le processus de conversion des évêques et de leurs invités diocésains, et être dans une attitude d’écoute, et entendre ce que les gens en situation de précarité avaient à dire.

Les  huit forums programmés ont permis de découvrir l’engagement du groupe d’amitié Fraternité du diocèse de Toulouse, de la Place et parole des pauvres du diocèse du Mans, des jardins des Fioretti du diocèse de Pau, du Hameau de Saint-François du diocèse de Fréjus-Toulon, du petit Jardin du diocèse de Saint-Étienne, Eco-habitat, du projet Claire Combe du diocèse de Besançon et du groupe Partage de la parole de Dieu à partir des plus pauvres. « Dans les mois à venir, les évêques et invités diocésains seront invités à réfléchir au sens de cette démarche et à recueillir par écrit les fruits de cette réflexion en commun », a précisé Mgr Eric de Moulins-Beaufort devant l’Assemblée de laïcs réunis.

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