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Mag #7
7 – Septième numéro
Constater

Les Petites Sœurs des Pauvres au service des plus fragiles

Publié le 26 mai 2021

Dignité humaine et écologie intégrale sont intrinsèquement liées, c’est ce qu’explique Sœur Marie-Gabriel, Petite Sœur des Pauvres à la Maison Picpus, à Paris. La protection de la dignité des personnes âgées est fondamentale, et d’autant plus actuellement avec la crise sanitaire, qui ne fait que renforcer la solitude des ces personnes. Les Petites Sœurs des Pauvres ont à cœur de mettre les personnes âgées au centre de la vie de l’Ehpad et de ne pas faire de ces établissements des lieux de vie impersonnels où règne le profit.

 Concrètement que font les Petites Sœurs des Pauvres ? L’association s’occupe de personnes âgées démunies jusqu’à leur mort dans des maisons de retraite à caractère familial. On dénombre une quarantaine de maisons en France, chacune étant composée d’une centaine de personnes âgées. Les Petites Sœurs des Pauvres vivent sans capital, sans réserve financière, sans salaire, “sans filet de secours” explique Sœur Marie-Gabriel.

À la question du rapport entre l’écologie intégrale et la dignité humaine, Sœur Marie-Gabriel répond qu’une personne âgée est une personne intégrale de sa conception à sa mort naturelle, comme le rappelle le texte de Laudato Si’. C’est-à-dire que “quel que soit son état psychique, sa souffrance, nous essayons d’avoir un regard aimant afin de l’accompagner jusqu’à sa fin naturelle, jour et nuit”. L’écologie intégrale est la défense de la vie sous toutes ces formes, que ce soit la vie humaine, la vie dans le milieu naturel, à savoir la protection de la planète. Tout est lié, et les Petites Sœurs des Pauvres l’ont bien compris.

En effet, les différentes maisons de France sont dans une véritable dynamique d’écologie intégrale. Chacune d’entre elle dispose de jardins thérapeutiques. Au sein de chaque maison, est nommé une responsable écologie. “La théorie c’est très beau, mais la pratique il faut la tester, et nous, nous sommes des personnes de terrain ! ” proclame Sœur Marie-Gabriel. À partir de Laudato Si, les Sœurs ont mis en place des actions concrètes pour répondre aux besoins humains en étant dans une dynamique écologique. Cette écologie, est présente au quotidien. En effet, l’association vit en grande partie de dons. “Beaucoup de choses seraient détruites, donc on les prend” explique Sœur Marie-Gabriel. Les donateurs répètent souvent “heureusement que vous êtes là, sinon ce serait jeté !”. Tous les vendredis, Sœur Marie-Gabriel, accompagnée d’autres Sœurs, va faire la quête au marché de Rungis. Les produits sont bons, locaux, les personnes âgées sont ainsi bien loties et la planète est préservée.

La protection de la dignité des personnes âgées se fait aussi à l’extérieur des maisons de retraites. Avant le Covid, Sœur Marie-Gabriel explique qu’elles avaient un service pour les personnes âgées sans domicile fixe. Pendant la crise, il est plus difficile d’aider les personnes âgées ne vivant pas dans des Ehpad. Mais au sein des maison un véritable univers a été créé. “On veut que les personnes s’y sentent bien, chez elles, et pas seules”. Heureusement les personnes sans domiciles fixes peuvent de nouveau être choyées depuis la fin des restrictions sanitaires.

“On se rend compte qu’on a besoin d’aimer, entourer, rire, entretenir, avoir une relation sociale… Le vaccin ne fait pas tout. Le Covid nous fait comprendre combien nous sommes interdépendants”. Pour Sœur-Marie Gabriel, l’importance des relations humaines est capitale, et notamment des relations qu’elle noue avec ces personnes en fin de vie. “La personne la plus importante chez les Petites Sœurs des Pauvres, c’est la personne âgée, ce n’est pas la Mère Supérieure”. Un beau témoignage empreint d’humilité et de charité que nous livre Sœur Marie-Gabriel.

Site Internet des Petites Soeurs des pauvres

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